3 contradictions à cultiver en photographie
Contradiction 1 : Photographier plus. Photographier moins.
– Photographier plus: Pratiquer pratiquer pratiquer. S’exposer à de nouvelles situations, de nouveaux sujets photographiques, essayer toutes les idées, pour assimiler la technique mais surtout se forger un regard, une vision, une « voix visuelle ».
– Photographier moins: Au temps de la photo argentique, chaque photo coutait cher, à cause du prix du film. On était limité à 24 ou 36 poses. Donc, on réfléchissait avant de shooter. Avec la photo digitale, faire une photo de plus ne coîte rien de plus. Du coup, on photographie en rafale, en cliquant toutes les 2 secondes et sans se poser de question. Puis on donne tout en séries sur facebook. Mais le choix fait partie intégrante de l’acte photographique. Passer de « prendre une photo » à « faire de la photo » c’est se demander: qu’est ce que je vois – qu’est ce qui me touche – qu’est ce que je veux photogrpaphier – qu’est-ce que je veux communiquer. S’impregner de l’espace et du moment. Puis shooter.
Contradiction 2 : Post-processer plus. Post-processer moins.
– Post-processer plus: Photographier en RAW (format non compressé) permet d’avancer radicalement au niveau de la qualité de votre photographie. Et de comprendre et puis corriger énormément de choses de la prise de vue qui ne seraient plus accessibles en format compressé (png, jpeg). C’est princialement le cas de l’exposition, du contraste et de la balance des blancs (couleurs). Si ce n’est déjà fait: shootez en RAW!
– Post-processer moins: Le post processing aide à exprimer une idée graphique qu’on a pas pu atteindre au moment de prendre la photo. Mais le piège du post-processing, c’est d’en faire trop. Rien de mal à beaucoup post-processer, mais on risque pour moi deux choses: d’une part d’être kitsch en corrigeant trop la réalité, et d’autre part de ne jamais aborder de front l’instant photographique (le moment où on prend sa photo) et son exigence technique. Post-processer si c’est un choix après avoir maitrisé la technique, oui.
Contradiction 3 : Maitriser la technologie. Se détacher de la technologie.
– Maitriser la technologie: Photographier en mode manuel, choisir son matériel en sachant pourquoi, connaitre son appareil par coeur. Savoir ce qu’on veut faire avant d’acheter du nouveau matériel et savoir pourquoi ce matériel convient.
– Se détacher de la technologie. Ou pour citer une phrase que j’adore du photographe Thomas Leuthard : « Centrez vous sur l’humanité, pas sur la technologie »
« Focus on humanity, not on technology »
Le matos, c’est chouette, mais au final, ce qui fait la photo, c’est… vous, et ce que vous photographiez.