Les 3 paramètres qui définissent la profondeur de champ
J’adore les profondeurs de champ étroites et leurs flous d’arrière-plan. Mais quand je travaille avec une profondeur de champ extrêmement étroite (avec mes focales je peux descendre à des profondeurs de champ de quelques centimètres à peine), si je rate mon focus, ce qui m’arrive, la photo est ratée . Je sais que je surestime toujours ma zone de netteté.
On pense souvent que seule l’ouverture du diaphragme influence la profondeur de champ, mais d’autres paramètres sont en jeu. Quels sont les autres éléments qui influencent et définissent la profondeur de champ? Mis à part la pratique intensive, comment prédire cette profondeur de champ voire la calculer ? Réponse ici, images et graphiques faits maison à l’appui
D’abord un peu de définition
La profondeur de champ est la zone de netteté qui s’étend devant et derrière le plan où on fait la mise au point (le plan où on fait le focus, donc où se trouve le sujet) . Tout objet qui est hors de cette zone sera « flou ».
Cette profondeur de champ peut être longue ou courte.
Une profondeur de champ courte permet d’avoir un arrière-plan et/ou un avant-plan « flou » qui met en valeur le sujet. Le flou dirige le regard vers la zone nette de la photo.
Trois paramètres ont un impact sur la profondeur de champ
- l’ouverture du diaphragme
- la focale de l’objectif utilisé
- la distance à laquelle on fait la mise au point
L’ouverture
Au plus on ouvre, au plus courte est la profondeur de champ
Comme sur l’image ci-dessous, un diaphragme très ouvert permet de diminuer la profondeur de champ et de rendre l’arrière-plan flou.
L’ouverture du diaphragme est défini par le nombre f/, appellé indice d’ouverture ou nombre d’ouverture: f/2.8, f/4, f/5.6, f/8, f/11, f/16, f/22 … Attention, la notation n’est pas très naturelle: au plus ce nombre est grand, au plus l’ouverture est petite , comme le montre l’image ci-dessous. Plus simplement on peut retenir qu’au plus le nombre est grand, au plus la profondeur de champ est longue.
Les objectifs atteignent tous des nombres élevés, f/22, donc des profondeurs de champ très longues. Par contre ceux qui permettent de descendre vers les chiffres les plus petits sont en général les plus chers. Les plus lumineux ouvrent à f/1.8, f/1.4, f/1.2, et ce sont des optiques fixes uniquement (les meilleurs zooms ouvrent à f/2.8).
Naturellement, un diaphragme plus ouvert fera entrer plus de lumière et les autres paramètres devront être réglés également pour garder une exposition correcte. La façon la plus simple de régler la question est de se placer en mode priorité ouverture, et l’appareil adapte la vitesse d’obturation. Pour augmenter l’ouverture du diaphragme au maximum afin d’obtenir un bokeh, on ouvre au maximum, on descend donc le plus possible en nombre d’ouverture, f/1.4 … f/2.8 ou plus, en fonction des optiques .
La focale de l’objectif
Au plus la focale est longue, au plus courte est la profondeur de champ
Un télé (par exemple un 135mm) aura toujours une profondeur de champ plus courte qu’un grand angle (par exemple un 35mm) , tous les autres paramètres étant identiques. Il est donc plus facile d’obtenir un bokeh avec un télé qu’avec un grand angle.
Il faut noter aussi que dans le cas des zooms, zoomer (augmenter la longueur focale) va souvent refermer le diaphragme: en effet en général ils permettent l’ouverture maximum pour les focales les plus courtes, par exemple un 55-200mm f/4.-5.6 ouvre à 4 en 55mm mais à 5.6 à 200mm. Les zooms plus chers permettent de conserver une ouverture constante sur toute la plage des focales.
La distance de mise au point
Au plus le sujet est éloigné, au plus la profondeur de champ est importante
En résumé
On pense souvent que la profondeur de champ dépend seulement de l’ouverture du diaphragme. En réalisté la profondeur de champ dépend de 3 éléments:
- l’ouverture du diaphragme: au plus on ouvre, au plus courte est la profondeur de champ
- la focale de l’objectif utilisé : au plus la focale est longue, au plus courte est la profondeur de champ (à 85mm la profondeur de champ est plus courte qu’à 35mm)
- la distance à laquelle on fait la mise au point : au plus le sujet est loin, au plus la profondeur de champ augmente
En général, si on veut diminuer la profondeur de champ pour obtenir un flou d’arrière plan (bokeh), on doit :
- rapprocher le sujet de l’appareil photo
- ouvrir au maximum le diaphragme
- utiliser des longueurs focales plus élevées.
A contrario, si on veut augmenter la profondeur de champ, on doit donc
- fermer le diaphragme (et compenser pour l’exposition en augmentant le temps d’exposition ou les isos),
- éventuellement s’éloigner du sujet et changer de focale pour un angle plus grand… mais normalement l’ouverture de diaphragme aura été suffisante, puisqu’il est bien plus simple d’augmenter la profondeur de champ que de travailler à son minimum.
Les cas sont donc variés. Avec un réflex on peut voir relativement bien la profondeur de champ en prenant la photo. Toutefois on peut aussi s’aider d’un calculateur de profondeur de champ, soit en ligne soit sous forme d’app pour smartphone, il y en a des gratuites, c’est très pratique.
Les images créées dans cet article à partir du simulateur de Bokeh en ligne très utile parce qu’il permet également d’avoir une idée du résultat http://dofsimulator.net/en/
Encore un article sur la profondeur de champ 🙂 il y en a quelques uns sur internet mais j’espère que celui-ci apportera une pierre à l’édifice en complétant l’information et grace aux illustrations !
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