Comment déclencher un flash en déporté (externe à l’appareil photo)

Le flash cobra reste la solution la plus simple et moins coûteuse pour débuter la photo de portrait sans investir dans de l’éclairage de studio. Quand on utilise un ou plusieurs « flash off-camera » ou « flash déporté » en français, c’est-à-dire quand on dissocie la position du flash de celle l’appareil photo, cela permet de contrôler complètement la lumière et de passer à un autre niveau de photographie. C’est aussi l’entrée vers la photographie de studio. Il faut par exemple un flash déporté pour pouvoir réaliser les différentes orientations de la lumière principale présentées dans l’article schémas d’éclairage de base pour portrait.

Mais comment contrôler et déclencher ces flashs externes à distance de l’appareil ?

Quand on utilise un flash intégré, ou un flash externe mais monté sur l’appareil, la synchronisation avec l’appareil est automatique. Dans le cas de flashs déportés, il y a trois solutions pour les synchroniser:

Méthode 1: le câble 

• Distance boîtier-flash: entre un 20 cm et un mètre en fonction de la longueur du câble.
• Prix: à peu près 25 euros.

Le câble est une solution facile et fiable pour un flash déporté à courte distance de l’appareil. Les câbles permettent la fonction TTL (réglage automatique de la puissance du flash par l’appareil, par opposition au mode manuel)

Méthode 2: le système maître-esclave optique 

Dans cette méthode, le signal qui déclenche le ou les flashs déportés est soit la lumière d’un premier flash, soit un signal infra-rouges (invisible à l’oeil).Un flash directement contrôlé par l’appareil (le flash intégré, ou un flash monté sur le sabot, ou connecté par câble, ou contrôlé par radio) agit en « maître » pour un ou plusieurs flashs secondaires.  Je place le contrôle optique et infra-rouge dans le même groupe parce que leur utilisation est la même, toutefois tous les flashs ne peuvent pas agir en maître avec signal infra rouges.

• Distance boîtier-flash: 10 mètres à peu près, avec le désavantage que la cellule optique du flash doit pouvoir « voir » le signal du maître (le boitier ou un autre flash). Il y a donc une contrainte sur l’orientation/la position des flashs par rapport au flash principal, qui est également directionnel, et également sur les « obstacles », par exemple une softbox pourra empêcher le déclenchement du flash. Les flashs esclaves doivent etre à peu près dans un angle de 30 degrés du flash maitre pour 10 mètres de distance, juqu’à 60 degrés s’ils sont proches. Ils doivent être devant le « maître »
• Prix: pas de coût supplémentaire, mais nécessaire d’avoir un flash avec la fonction « esclave », donc une cellule optique, certains ne l’ont pas. Il faut aussi avoir un flash maître (en général le flash intégré, mais aussi possible d’utiliser un autre flash pour cette fonction, voir plus bas)

Certains flashs esclaves seront juste des esclaves « idiots » qui déclenchent au signal reçu mais ne reçoivent pas d’autres information (il faut donc les utiliser en manuel, c’est-à-dire régler manuellement la puissance du flash), d’autres sont intelligents et capables de recevoir l’information TTL.

Chez Nikon, ce système maitre-esclave est appellé CLS (Creative Lighting System, c’est-à-dire système d’éclairage créatif) .

• les SB-910, SB-900, SB-800, SB-700 and SB-500 sont des maîtres et esclaves
• le SU-800 est maître
• les SB-600 or SB-R200 sont esclaves uniquement (et uniquement pour CLS ) .

L’avantage: dès qu’on a un des flashs esclaves cités, on peut commencer à utiliser le flash en déporté sans acheter de matériel complèmentaire, presque tous boitiers ont un flash intégré agissant en maître (vérifiez tout de même ! ) . On peut également créer plusieurs groupes de flashs avec des réglages différents et un nombre illimité de flashs pour chaque groupe.

Note: par ici un article pour savoir comment régler le flash SB-600 en mode esclave.

Méthode 3: le déclenchement par ondes radio 

• Distance boîtier-flash: entre 30 mètres et 500 mètres  en fonction des marques et puissances. Déclenche à travers les parois (bois, tissus) et peu importe l’orientation et la position par rapport au boitier (contrairement au système optique)
• Prix:
  • Version pas chère (mais pas toujours fiable) Marque Yongnuo : autour de 25 euros pour une paire de déclencheurs sans TTL, autour de 70-80 euros avec TTL  (lien pour Nikon) .
  • Un peu plus chère : Cactus: le Cactus V5 sans TTL autour de 70 euros, le Cactus V6 avec TTL autour de 120 euros
  • Dans la même gamme de prix, le Phottix TTL
  • Version chère et fiable : Pocket Wizard, autour de 2×80 euros sans TTL et 2×160 euros avec TTL .

Les déclencheurs sans fil par onde radio sont une solution très attirante vu les distances possibles entre l’appareil et les flashs, et aucun problème d’orientation entre ces deux-ci. Malgré tout, contrairement à la solution 2 (maitre esclave optique), à chaque flash ajouté on doit prévoir un récepteur, et à moins d’être riche, on commencera avec un couple émetteur/récepteur, et si on veut ajouter d’autres flashs, on les commande en optique (méthode 2) à partir de ce premier flash.

On peut donc combiner la méthode 1 et 2, ou 2 et 3, attention toutefois que chaque flash aie les propriétés nécessaires (maître esclave) .

N’hésitez pas à me faire part de vos essais et expériences dans les commentaires ci-dessous !

et bon amusement

Marie